Constat arboré d’une voirie réceptionnée récemment.

  1. Le choix des arbres sélectionnés : il s’agit de charmes en variété « LUCAS » (Carpinus betulus ‘Lucas’). Cette variété fastigiée aura un développement de +/- 10m en hauteur avec une faible emprise sur le domaine public par le choix de troncs dégagés.

Objectivement, c’est un choix intéressant.

  1. Les fosses de plantations sont hélas réalisées sur le modèle classique : bordures, contre-bordures, stabilisé en fond de fosse et une terre de piètre qualité horticole.

Objectivement, les fosses de cette voirie étaient sous dimensionnées et certaines mottes d’arbres possédaient un volume supérieur à l’espace disponible. Par conséquent, les plantations ont été positionnées au-dessus du niveau du sol (collet hors-sol).

  1. Trois tuteurs ont été positionnés par arbre. Hélas, les liens ont été oubliés et ces tuteurs n’ont donc aucun intérêt.
  1. Les arbres issus de pépinière possédaient un bon port (forme) à la livraison. Hélas, ceux-ci ont subi une première tentative de taille de formation avant d’être plantés. Ces arbres ont donc été déstructurés par la méconnaissance de ‘techniciens’.

Pour information,  la technique de l’art impose de planter l’arbre avec son système d’ancrage et ensuite les quelques défauts techniques sont corrigés lors  de la taille de formation. Cette opération s’effectue avec un simple sécateur et une échelle adaptée !

Prenez  en considération les 3 piliers du développement durable :

  • aspect social : c’est une réussite, le cadre de vie est embelli.
  • aspect environnemental : les arbres vivoteront quelques années. Ensuite, ils dépériront en raison d’un manque de terre et d’humidité en période estivale (rappel : la fosse idéale devrait avoir un volume de minimum 6m³ par arbre). Ces arbres devraient survivre au moins  le temps de la garantie.
  • aspect économique :
      • ces arbres ont été abimés et subissent donc une première perte de valeur,
      • corriger ces erreurs aura un coût supplémentaire ,
      • ces arbres qui peuvent atteindre 120 à 150 ans devront être remplacés bien avant ce terme.

 

Conclusion : cette plantation est un échec programmé car elle n’est pas durable !

 Proposition :

Actuellement, nos voiries sont réalisées sur base du cahier des clauses techniques QUALIROUTES. Ce document de référence est idéal pour concevoir des routes MAIS n’est nullement adapté aux plantations !

Il est indispensable que l’autorité wallonne établisse un cahier des clauses techniques pour des plantations durables en voirie qui sera réalisé par des agronomes et non par des ingénieurs civils.